Droit au but

Le Jardin des Croyants.

C'est une belle réflexion sur la moquerie et l'esprit critique, cette ligne claire entre l'humour léger et la critique acerbe. C’est vrai qu'en France, par exemple, la moquerie fait presque partie du paysage culturel : c'est à la fois un moyen de se défendre et un outil d'émancipation intellectuelle. Cette tradition de raillerie trouve un terrain fertile dans le monde du football, où la bassesse humaine est souvent mise en lumière de manière spectaculaire. Vertu de l'esprit critique qui peut se muer en arme redoutable quand il devient prétexte pour se moquer ou rabaisser. Faire de l’esprit, c’est un peu naviguer entre ces deux eaux, n’est-ce pas ? Parfois, cela passe pour de l’humour raffiné, parfois pour de l'ironie mordante, mais à quel point est-ce vraiment constructif ? Ou est-ce simplement une manière de masquer une certaine forme de rejet ou de mépris ?

La ligne entre “faire de l’esprit” et “se foutre de la gueule” de son voisin peut être floue. Où la place-t-on dans notre époque actuelle, où l'ironie et la satire ont pris une ampleur médiatique incroyable ? Le football, en tant que sport le plus populaire au monde, est un miroir de la société. Il reflète nos espoirs, nos passions, mais aussi nos défauts et nos absurdités. La moquerie, dans ce contexte, devient un moyen de critiquer et de dénoncer les comportements stupides et les décisions incompréhensibles qui ponctuent les weekends de braillards avinés, sirotant leur bière pour oublier leur pauvreté courageuse d’humanistes en short.

« Le Dernier Jour de Pompéi », Karl Brioullov, 1830-1833, huile sur toile, 456,5 × 651 cm, Musée russe, Saint-Pétersbourg (Russie). « Le Dernier Jour de Pompéi », Karl Brioullov, 1830-1833, huile sur toile, 456,5 × 651 cm, Musée russe, Saint-Pétersbourg (Russie).

On a pas le droit de se moquer du foot, c'est interdit, ça aide tellement de gens…c'est la solidarité, la beauté du sport. Il faudrait tuer tous ces intellectuels qui rabaissent les supporters, les traitent d'abrutis, il faudrait les obliger à tirer les pénaltys comme dans les sketches des Monty Pythons…C'est interdit d'interdire le foot, c'est la religion, l'opium, le passe-temps qui vous permet de parler des connards gens de peu de foi d'en face, de ce pédé sérieux d'arbitre, des enculés passionnés de dirigeants blindés au pèze, de la mafia, de drogue et de cul fesses, c'est le sport qui fait vendre du papier où les analyses les plus philosophiques sont encensées par des lecteurs cultivés au houblon et critiques acerbes de leur propre sport, c'est la boue, la fange où les hommes et certaines femmes distinguées aiment patauger crampons aux pieds pour rassurer leur égocentrisme de p’tites teubs / teuches. Tous à poil sous la douche, il va faire chaud dans les maillots, parce qu'on s'aime et on va au bar le hurler bien fort à qui veut l'entendre ! Surtout ne pas critiquer. On aime tout le monde, même l’homosexualité ! Si ça fait vendre, c’est bon à prendre ! Par devant, par derrière, c’est la chenille qui redémarre ! Mort aux cons !

– ℹ Intermède violent (éloignez les enfants)

Hypothèse “Premier League de la guerre”

—> Coût d'une guerre (Exemple : guerre en Irak)

Nous pouvons donc calculer le coût annuel moyen de la guerre en Irak :

©_guerre = (1 900 milliards de dollars) / 8 ans = 237,5 milliards de dollars par an.

—> Coût d'un championnat de football (Exemple : Premier League)

Comparaison des coûts

Nous avons maintenant deux valeurs à comparer :

Pour établir une comparaison, nous calculons le facteur de différence entre ces deux montants :

Facteur de différence = (©guerre) / (©foot) = (237,5 milliards de dollars) / (6 milliards de dollars) = 39,58

—> Interprétation des résultats

Le coût annuel de la guerre en Irak est environ 39,6 fois plus élevé que le coût annuel d'un championnat de football comme la Premier League.

—> Exemple d'une autre guerre : guerre en Ukraine Prenons un autre exemple plus actuel, la guerre en Ukraine (2022-présent).

Calculons le coût annuel moyen de la guerre en Ukraine :

©_guerre Ukraine = 500 milliards de dollars / 2 ans = 250 milliards de dollars par an

Le facteur de différence entre le coût de la guerre en Ukraine et celui du championnat de football est donc :

—> Facteur de différence (Ukraine) = (©guerreUkraine) / (©_foot) = (250 milliards de dollars) / (6 milliards de dollars) = 41,67

Conclusion temporaire

Revenus d'une “Premier League de la guerre”

Dans notre raisonnement, nous avons tout d'abord estimé les revenus d'une hypothétique “Premier League de la guerre” à 2,5 milliards de dollars par an. Cela était basé sur des hypothèses raisonnables de droits TV, de ventes de billets et de merchandising. Cependant, si l'on applique le facteur de multiplication basé sur les coûts de la guerre, cela pourrait être beaucoup, beaucoup plus élevé.

En effet, on a établi précédemment que les coûts d'une guerre (comme la guerre en Irak ou en Ukraine) sont environ 39 à 42 fois plus élevés que ceux d'un championnat de football. Si l'on applique cette même logique au potentiel de revenus, cela signifie que les revenus d'une “Premier League de la guerre” pourraient également être multipliés par 39 à 42 par rapport à ceux d'un championnat de football.

Revenus d'un championnat de football (Premier League)

Le total des revenus de la Premier League pour une saison serait donc d'environ :

Revenus du football = 2,8 + 1 + 1,5 = 5,3 milliards de dollars par an

Calcul des revenus d'une “Premier League de la guerre”

Maintenant, appliquons un facteur de multiplication de 39 à 42 pour obtenir les revenus d'une “Premier League de la guerre” :

Pour un facteur de 39 : Revenus de la guerre = 5,3 × 39 = 206,7 milliards de dollars par an

Pour un facteur de 42 : Revenus de la guerre = 5,3 × 42 = 222,6 milliards de dollars par an

Conclusion

Selon cette approche, les revenus d'une “Premier League de la guerre” pourraient être entre 206,7 milliards et 222,6 milliards de dollars par an, soit bien plus que les revenus d'un championnat de football majeur comme la Premier League (5,3 milliards de dollars par an).

Interprétation

Remarque importante

Cela dit, même si l'on observe une multiplication des revenus par un facteur aussi élevé, la viabilité morale, légale et sociale d'une telle idée reste totalement compatible avec la primatologie moderne. Ce raisonnement est purement théorique et ne prend pas en compte les conséquences humaines et éthiques de la violence organisée à grande échelle pour le divertissement bien évidemment. Par contre, effectivement, d'un point de vue strictement financier, une “Premier League de la guerre” pourrait rapporter bien plus que le football. En voilà une belle idée ! Start-up nation for a battle royale !

– ℹ À vous de jouer maintenant !

C'est mal vu d'être à ce point méchant et sans amour pour le maillot souillé de sueur des bosseurs qui s'y croient, arrivés au sommet parce qu'ils ont marqué au corner, le but qui les qualifient pour toute leur vie comme le bon gars, la bonne gonze. Ben oui, le bon gars, la bonne gonze quoi…le mec bien, la super meuf. Celui qui tape dans l'ballon, simple quoi, qui se prend pas la tête, qui aide toute l'équipe à y arriver, à gagner la coupe des vainqueurs du trophée de la saucisse baveuse du patelin inconnu de la belle France profonde. Et qui se plaint pas de sa condition. Qui la ferme bien. Parce que c’est ça qui fait l’équipe ! Rangés les bonnets rouges, les gilets jaunes, les écharpes vertes, les slips jaunes et marrons derrières ! On gueule parle fort parce qu’on est impuissants à marquer, parce qu’on est dépassés par l’adversaire, alors on crochète, on savate, on rétame…on « amateurise » le professionnalisme. On professionnalise l’amateur à toute heure d'ailleurs.

Si vous critiquez le foot, vous critiquez les puissants qui vous rabaissent à votre condition de sous-homme, en vous offrant le billet d’un match truqué d’avance et l’aphonie hebdomadaire d’un hurleur des kops qui choisit la mandale comme juge de paix. Vous vous éclatez dans tous les sens du terme, loin de la bibliothèque, vous fulminez, vous racisez, vous fascisez…Brûlant les neurones qui vous restent dans la symphonie des joutes médiévales du stade en péplum, où pouce baissé les gladiateurs souffrent le martyre pour la sacro-sainte paie du diable. À eux, la Ferrari rouge des biens nés, à eux la simca 1000 du paumé…ça c’est d’la moquerie, du diner d’cons, du francisé. Breveté par la société.

La culture footballistique, le savoir-être d’un onze uni, la pensée tactique du bataillon d’indomptables débiles mentaux qui passé cinquante ans découvriront qu’ils n’ont plus goût à rien, que leurs souvenirs valent bien l’aide à la prochaine génération de leurs semblables, dotés du même humour potache, soudés par l’amour du prochain qui leur ressemble, du poil et des odeurs, des joies et des malheurs, du croire qu’il en coûte, sur la brosse pleine de terre, l’odeur d’herbe mêlée de pluie, le souffle court, le chant comme un râle du rut passé. Juste bons à vendre des bagnoles, des chaussures, des livrets, des dentiers, c’est la publicité. C’est ça la vie, le refuser, c’est mépriser la mort, prendre un coup de tête qui réveille le corps ! Boum dans ta gueule Bobo tête Materazzi ! Ta mère la pute la dévergondée ! L’ode à l’amour, le beau Danube bleu, la valse à mimile, la chevauchée des Valkyiries…

Mais on s’aide, on s’entraide, dans les coups durs, on bloque le tir vicieux, on tacle l’attaquant pêteux à la commedia dell' arte, on passe en profondeur pour passer les lignes au cavaleur du peloton d’imbéciles d'invincibles…heureux soient-ils ! C’est leur droit. C’est la constitution. Le reste c’est de la littérature pour les cons érudits. Hommes et femmes sandwichs dans un monde apocalyptique, nous ferons cynisme aggravé, un match pour les handicapés car il faut bien les aider. Ils se sentiront grandis, par la gloire, les amis, les samedis soir de charité, au chevets des cancéreux, des paralytiques et des petits vieux. Tout ne sera que beauté, ballons ronds et beaux gazons, jardiniers experts de la tonte, du tapis vert, des lignes blanches, une belle chanson…Allez les mettez vos couleurs ici !

Mais t’es bouché ou quoi ? C’est justement ça, la beauté du foot ! Peu importe d’où vous venez, qui vous êtes, quel est votre passé… quand vous chantez tous ensemble pour votre équipe, vous faites partie de quelque chose de plus grand. C’est comme la mort en chantant quand vous sautez sur Kolwezi. Vous oubliez tout ce qui vous divise. Vous vous sentez connectés à des millions d’autres personnes à travers le monde. Tout le monde s’embrasse dans les stades, tout le monde pleure, rit, crie. C’est pas ça, le vrai sens de la vie ?

Ce qu’il y a de plus fort, dans le foot, c’est ça : l’espoir qu’il véhicule. Regarde les gens, même les plus pauvres, qui vont voir un match, qui vivent ce moment avec une intensité dingue. Ils oublient tout, ils ne pensent à rien d'autre. C’est l’instant magique où on se sent invincible. Vous avez déjà ressenti ça, vous, une fois dans votre vie ? Quand votre équipe marque, et que tout le monde hurle, que tout le stade tremble ensemble ? C’est bien plus que ça. C’est l’unité, c’est l’émotion pure. C’est toute l'humanité qui se retrouve là, unie par un simple ballon. Ce sport, c’est un langage universel. Vous avez vu ce que ça provoque chez les gens ? La ferveur, l'espoir, la joie collective… Ces mecs, là, ces joueurs… payés des millions pour courir après un ballon. Et vous, vous vous permettez de les regarder comme si vous aviez vu la rédemption du monde à travers eux ? Un seul but, et tout le monde explose de bonheur. C’est ça, la magie ! Il vous reste le loto et les gros lolos de votre doudou.

Pani pwoblem. Vous contemplez tout ça de loin, avec votre cynisme. Mais quand vous voyez les gens pleurer après un match, quand vous voyez des millions de personnes dans le monde entier vibrer pour la même chose, a t-on vraiment l’impression qu’ils sont “abrutis” ? Des vies prennent un peu de sens, même si ce n’est que pour quelques instants. C’est comme un exutoire. Et oui, ça donne un peu de sens à cette folie qu’on vit tous. Pani pwoblem…mes couilles mettez ici les attributs de votre choix en gelée !

C'est beau, hein, ce discours. « Un peu de sens dans ce monde de fou(teuh) ». Mais au fond, vous savez quoi ? Ce foot, c'est la plus grande arnaque de l’histoire moderne. On vend des rêves à des gens fatigués de la réalité, et on leur fait croire que quelques buts suffisent à sauver leurs âmes. Mais ça ne change rien. Les matchs passent, les équipes gagnent et perdent… mais vous, vous restez toujours là, à chercher un sens dans un jeu de dupes où le coup de sifflet final sonne le glas des trépassés. Vous allez crever un jour avec votre p’tit ballon dans la tête, toutes vos pépêtes, et votre folie…Voilà pour eux, au moins, ils ont quelque chose ces ratés bercés trop près du mur. Alors vous avez quoi vous (vouvoiement déplacé) ? Qu’est-ce t’as toi ? T’ar ta gueule ! Pif paf ! Vlan ! Ça détend ! Les crampons dans ta gueule le visage tu t’sentiras moins seul(e) !

Parce que c’est sans doute vrai, nous sommes des êtres sociaux, qui seront seuls contre tous, toute notre vie. Personne ne sera là quand vous en chierez pleurerez vraiment, personne ne vous aidera, ni baba au rhum, ni le ciel mon mardi, quand vous en chialerez ! Vous êtes fort chez vous, mais pas plus loin que le patelin d’à côté ! L’église au milieu du village, le bar des sports au comité. Vous en verrez du pays, tous les weekends de bagnole, le diesel à en cracher, les bus, les fumigènes, les consciences unies, un même idéal animal, une même tribu, un cadavre de romance, sur la route votre salut. Et puis les lundis qui font mal, la tête au fond d’un sac, qu’on perde on qu’on gagne, on est « on » et c’est pas plus mal. Indéfinis à défaut d'être finis. Parce que seul c’est trop dur d’affronter les autres, les boxeurs d'un jour sont bien seuls sur le ring, bons apôtres…Affronter les quolibets, la honte d’être soi, quand on court après la médaille, le statut, la liasse, au mépris des lois de la génétique. Dopés parfois, machines sans têtes, on exploite on fait cracher le sang de la bête.

Et puis repensons à notre premier ballon…c’était le mur qui nous faisait la passe…les carreaux qu’ils fallaient changer…aïe aïe aïe la fessée ! Déjà la violence ! On y croit à ce premier but. Comme à dieu, comme au messie. Ils jouent encore, pas pour longtemps, ils sont vieux et ils en rient. Vous gagnerez de nouveau, car il s’agit de gagner, pas de sourire ni d’aimer ce qui vous plaît à rêver. Car ils aiment ça eux, le ballon, l’espoir d’un match, ils en débranchent, des cerveaux bien agités…Mais si on a plus ça, mais on fait comment merde saperlipopette ! On fait vraiment la guerre ? Tout le temps, jusqu’à ce que ceux d’en face y’en aient plus du tout pour témoigner ? Ben non, on joue au foot, on est moins cons à cheval sur les principes, y’a quand même moins de morts bordel de couilles à cul sacrebleu ! Alors on va dire vive le foot entre potes, mais en chuchotant pas trop fort, parce que dans le coin on est nombreux à être des gros faux culs passionnés et y’en a qui n’ont pas compris qu’on peut ne pas jouer au foot et aimer autre chose, sans faire la guerre pour une coupe en toc et un pack de pro ! Le sport c'est la santé !

Nota bene : Cynisme de l’Histoire qui place ceux qui adorent le football dans un rôle de croyants, de fervents défenseurs d’une communion universelle qu’ils voient comme un remède au vide existentiel. Opposition entre deux visions antagonistes qui illustre le contraste entre un idéalisme du sport collectif et une approche plus terre-à-terre, où l’évasion collective est perçue comme une illusion de réconfort, dans un monde en proie à ses démons. Voir seulement en noir et blanc, c’est sans doute aimer les nuances de gris… Se battre pour de l'argent ? Sordide de connerie ? Cette belle idée n'est pourtant pas nouvelle, il n'y pas lieu d'en marmonner, comme on sermonne les pucelles pour qu'elles évitent l'amour d'un jeune premier. Songeons à ce qu'est devenue la civilisation Romaine et le Latin. Décadence et langue morte. La mort des mots, quand survient l'indicible. La mort tout court… Moi je n'ai plus de voix.

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