Passions immortelles
La rançon de la gloire.
Dans notre ère numérique, où chaque instant doit être capturé, partagé et liké, le selfie est devenu une véritable passion pour beaucoup. Mais cette quête de la photo parfaite peut parfois tourner au drame. Oui, vous avez bien lu, le selfie peut tuer. Et c’est là que réside une certaine beauté macabre, une ironie tragique qui mérite d’être explorée. Car la beauté a ses secrets que la passion ne demande qu'à exposer. Immortalisons et hâtons-nous, voulez-vous ?
Prenons l’exemple de ce touriste indien qui, en 2018, a voulu immortaliser son passage sur les rails du train de Darjeeling. Malheureusement, il n’a pas entendu le train arriver. Résultat : un selfie posthume et une place de choix dans le panthéon des passionnés de selfies. Comme le disait si bien un internaute anonyme : « Au moins, il est mort en faisant ce qu’il aimait. » Tel Homère, déifié.
« L'Apothéose d'Homère », dit aussi « Homère déifié », huile sur toile, 386 × 512 cm, Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1827, Musée du Louvre, Paris, France.
Et que dire de ce couple russe qui, en 2017, a décidé de prendre un selfie avec une grenade désamorcée ? Spoiler alert : elle n’était pas désamorcée. Leur dernière photo ensemble est devenue virale, prouvant une fois de plus que l’amour et la bêtise humaine n’ont pas de limites. La femme de ménage a mis des mois à s'en remettre. Un an de boulot. Passionnant.
Les statistiques sont éloquentes. En 2018, les selfies ont fait plus de morts que les requins. Selon une étude publiée la même année, plus de 250 personnes sont mortes en prenant des selfies entre 2011 et 2017. Et ça continue d'augmenter. Les causes sont variées : chutes, noyades, accidents de la route, et même attaques d’animaux. Oui, vous avez bien lu, des animaux. Comme ce jeune homme qui a voulu prendre un selfie avec un éléphant en Inde. L’éléphant, visiblement peu coopératif, a décidé de le piétiner. Moralité : les éléphants n’aiment pas les selfies ou le jeune homme s'était moqué de son nez.
Mais ne vous y trompez pas, ces passionnés de selfies ne sont pas des inconscients. Ils sont simplement animés par une quête de reconnaissance et d’immortalité numérique. Comme le disait un survivant d’un accident de selfie : « Je voulais juste montrer au monde que j’étais vivant. Ironiquement, j’ai failli mourir en le faisant. » Encore un échec.
Et puis, il y a ceux qui ont réussi à transformer leur passion en art. Comme ce photographe brésilien qui a pris un selfie avec un requin. Oui, un requin. Tout sourire. Le résultat est à couper le souffle, littéralement. Heureusement pour le requin, il a survécu pour en parler. Et il a encore toutes ses dents.
Alors, la prochaine fois que vous sortirez votre smartphone pour prendre un selfie, souvenez-vous de ces passionnés passés à la postérité. Pensez à eux, à leur quête de la photo parfaite, et demandez-vous : « Est-ce que ça vaut vraiment le coup ? »
Et si jamais vous décidez de prendre un selfie avec un éléphant, un requin ou une grenade, sachez que vous entrez dans une catégorie très spéciale de passionnés. Ceux qui sont prêts à tout pour une photo. Même à mourir. C'est la beauté de la chose.
Comme le disait si bien Oscar Wilde : « La vie imite l’art bien plus que l’art n’imite la vie. » Et dans le cas des selfies, la vie imite parfois la mort. C’est beau, non ? Imiter la mort. Quel sacré déconneur ce Oscar.
– ℹ Statistiques glorieuses
1. Données disponibles :
- Nombre total de morts par selfie entre 2011 et 2017 : 259 personnes.
- Période de 7 ans (2011–2017).
2. Calcul du nombre moyen de morts par selfie par jour :
Nous devons diviser le total des décès par selfie (259) par le nombre de jours dans la période (7 ans). Il y a environ 365 × 7 = 2,555 jours en 7 ans.
Donc, le nombre moyen de morts par selfie par jour est :
S_moyenne = 259 / 2,555 ? 0,101 morts par jour
3. Comparer avec le nombre total de morts par jour :
Prenons D = 150 000 morts par jour (selon l'estimation moyenne des morts dans le monde).
La probabilité de mourir d'un selfie par jour peut être estimée comme :
P (mourir d'un selfie) = S_moyenne / D = 0.101 / 150 000 ? 6,73 × 10-7
Cela signifie que la probabilité de mourir à cause d'un selfie est d'environ 6,73 sur un million par jour.
4. Relation mathématique :
Nous pouvons établir une relation générale entre le nombre total de morts par jour et le nombre de morts par selfie comme suit :
S = D × P (mourir d'un selfie)
En substituant les valeurs :
S = 150 000 × 6,73 × 10-7 ? 0,101 morts par jour
5. Conclusion :
Entre 2011 et 2017, le nombre de morts par selfie représente environ 0.101 décès par jour.
Par rapport au nombre total de morts dans le monde (environ 150 000 par jour), les décès causés par des selfies représentent une fraction extrêmement faible, soit environ 0,000067% du total des morts quotidiennes dans le monde.
Cela nous permet de voir que, bien que tragiques, les morts dues aux selfies sont un phénomène relativement rare comparé au nombre global de décès par jour dans le monde. Ce qui rassure un peu sur le niveau de QI mondial moyen. Quoique. Cela pourrait faire l'objet d'une autre étude. Aurais-je assez de QI pour la mener seul ? Pas sûr. Nous recruterons des passionnés bénévoles prêt à mourir pour ça.
– ℹ Vous pouvez reprendre un selfie en toute sécurité.
Maintenant, on a compris le principe, élargissons le débat.
Oui, le selfie tue, et pas qu’un peu. Mais qu’en est-il de la passion ? C’est devenu normal sur les plateaux de télévision de dire qu’un tel ou une telle est décédé en pratiquant sa passion et que, malgré le dénouement tragique, c’est beau. Cela ne va-t-il pas un peu à l’encontre de la définition même du beau ?
La passion, par définition, est un sentiment intense qui nous pousse à agir, à créer, à vivre. Mais lorsque cette passion nous conduit à la mort, peut-on encore parler de beauté ? La beauté ne réside-t-elle pas dans la vie, dans la création, dans l’épanouissement ? La mort, même dans la pratique de sa passion, reste une fin tragique, une interruption brutale de ce qui aurait pu être une vie remplie de moments précieux. Mais maintenant, même la mort c’est beau.
Et que dire de ceux qui sont morts en pratiquant leur travail ? Si ça se trouve, c’était aussi leur passion, heureusement pour eux ! Mais est-ce que cela rend leur mort plus acceptable, plus belle ? Oui, cela va sans dire. C’est un fait bien établi. Un pompier qui meurt en sauvant des vies, un médecin qui succombe à une maladie contractée en soignant ses patients, un ouvrier qui perd la vie dans un accident du travail... Leur passion était-elle leur travail ? Bien entendu. Rien de moins sûr. Mais leur mort reste une tragédie, une perte pour leurs proches et pour la société. Des passionnés pareils, on en manque ! Passionnez-vous un peu les gens ! Merde S’il vous plaît ! Ce serait gentil de votre part. Merci d’avance.
Oh, comme c'est mignon de penser à ces petits foufous qui ont quitté ce monde en faisant ce qu'ils aimaient le plus ! C'est comme si la vie leur avait dit : “Allez, un dernier tour de manège avant de tirer votre révérence ! Vous en avez fait assez comme ça…reposez-vous un peu, soyez raisonnables ! » C’est la passion qui les entraine dans ses débordements. La passion c’est irrépressible, ça vous pousse à faire des selfies…Ça vous pousse et badaboum ! Trop beau !
Prenons l'exemple de ces alpinistes un peu cinglés, attachants et si mal attachés, qui ont grimpé les plus hautes montagnes du monde. Alfred Wills, Georges Mallory, Ueli Steck, Francys Arsentiev, Yannick Graziani, Pascal Tournaire, Fabrizio Zangrilli, Yannick Seigneur, Tom Ballard…et tant d’autres. Ils ont bravé le froid, le vent et les dangers pour atteindre le sommet, et c'est là, au plus près du ciel, qu'ils ont rendu leur dernier souffle. Comme si la montagne leur avait dit : “Restez donc avec moi, les gars, c'est plus sympa ici en haut que dans votre petite vie de cloportes en bas, le chemin est plus court pour le paradis des passionnés !”
Et que dire de ces plongeurs un peu masos qui ont exploré les profondeurs des océans, découvrant des mondes mystérieux et colorés ? Sheck Exley, Toni G. Bräunig, Gabriele B. Dallara, Theodore Dillingham…Ils ont nagé parmi les poissons et les coraux, et c'est dans cet univers aquatique enchanteur qu'ils ont trouvé leur dernière demeure. Comme si l'océan leur avait dit : “Venez donc vous reposer ici, les amis, c'est plus calme avec les requins que sur la terre ferme !” Philippe Cousteau, lui, avait encore plus d’élan pour ses obsessions, passionné de plongé, il est mort en avion. Exception culturelle française.
Il y a aussi ces pilotes d'avion comme Antoine de Saint-Exupéry, un peu kamikazes, qui ont survolé les nuages, défiant les lois de la gravité. Ils ont dansé dans le ciel, libres comme l'air, et c'est là-haut qu'ils ont fermé les yeux pour la dernière fois. Comme si le ciel leur avait dit : “Allez, les gars, venez donc vous amuser avec moi, c'est plus rigolo ici dans les nuages que parmi les rampants !” Et puis il y a Ayrton Senna, ce pilote de Formule 1 brésilien un peu showman à ses heures, qui a poussé le bouchon un peu trop loin en 1994 en appuyant sur sa pédale de droite. La vie lui a dit : “Allez, mon pote, tu as assez joué avec la relativité, gare-toi et viens donc te reposer un peu avant l’heure ! » Quelle arrivée !
Et n'oublions pas ces musiciens rincés du showbiz et complètement drogués qui ont joué de leur instrument jusqu'à leur dernier souffle. Ils ont rempli l'air de mélodies envoûtantes, et c'est dans cette harmonie qu'ils ont quitté ce monde. Comme si la musique leur avait dit : “Venez donc vous joindre à moi, les amis, il y a plus de drogues ici que dans votre petite vie minable de tous les jours !” Jimi Hendrix, avec sa guitare électrique, a fait un peu trop de bruit en 1970. La vie lui a dit : “Allez, mon pote, tu as assez fait kiffé les gens, viens donc dormir un peu dans ton vomi !” Et puis il y a Kurt Cobain, le leader charismatique d’un groupe au nom prémonitoire, qui a un peu trop hurlé sa colère en 1994. Dans un moment plus calme, la vie lui a dit : “Allez, mon pote, tu as assez crié ta rage comme ça, fais-toi exploser le caisson pour sentir une dernière fois la vibe !”
Ces passionnés nous rappellent que la vie est précieuse et que chaque moment doit être savouré jusqu’au bout. Ils nous inspirent à poursuivre nos rêves, à vivre pleinement et à embrasser la vie avec passion. Car, après tout, c'est dans ces moments de pur bonheur que nous trouvons le véritable sens de notre existence : La mort. Et ça, c’est beau. Oui BEAU.
Et que dire de ces acteurs un peu cabotins qui ont illuminé nos écrans avec leur talent ? Patrick Dewaere, cet acteur français au charisme unique, qui sur un coup de tête, nous a quittés en 1982. La vie lui a dit : “Allez, grand dadais, tu as assez joué la comédie, elle t’a quitté, quitte-là aussi, pour toujours !” Et Claude François, l'entrepreneur français aux pas de danse légendaires, est mort en 1978, mais ses chansons restent gravées dans nos mémoires, son téléphone en pleure encore. La vie lui a dit : “Allez, Cloclo, tu en as assez sué de faire danser les gens, prends donc un bain et détend toi un bon coup !”
N'oublions pas non plus Michel Collucci, cet homme politique français au grand cœur, qui nous a fait rire avec son humour unique. Il est mort en 1986, mais son héritage comique et son engagement humanitaire vivent toujours. La vie lui a dit : “Allez, gros fainéant, arrête d’en rire, accélère, t’es en retard !” Et puis il y a Pierre Bérégovoy, cet humoriste français dévoué, qui a marqué l'histoire de la France. Il nous a quittés en 1993, mais son engagement pour la justice sociale reste une source d'inspiration. La vie lui a dit : “Allez, mon poto, tu as assez joué les héros, les meilleurs partent les premiers, feu !”
La glorification de la mort dans la pratique de sa passion peut parfois sembler cynique. Comme si la société cherchait à trouver un sens, une beauté, dans ce qui est fondamentalement une tragédie. Comme si nous avions besoin de nous rassurer en nous disant que, après tout, ils sont morts en faisant ce qu’ils aimaient. C’est vrai qu’ils aimaient ça être passionnés !
Mais la réalité est plus complexe. La passion ne devrait pas être une sentence de mort. Elle devrait être une source de vie, de joie, de création. La beauté réside dans la vie, dans les moments partagés, dans les souvenirs créés. La mort, même dans la pratique de sa passion, reste une fin tragique, une interruption brutale de ce qui aurait pu être une vie remplie de moments précieux. Pas de bol, la passion c’est comme ça.
Alors, la prochaine fois que vous entendrez quelqu’un dire qu’une personne est morte en pratiquant sa passion et que c’est beau, souvenez-vous de cela. La passion est belle, mais la vie l’est encore plus. Et la mort, même dans la pratique de sa passion, reste une tragédie. Mourir de sa passion, être passionné de vivre, vivre pour mourir…tout ça c’est mort. Il faudrait plutôt vivre et laisser mourir.
Comme le disait si bien Albert Camus : « La beauté, c’est la vie. » Et la vie, c’est ce qui compte le plus. Tout ça c’est bien beau, mais il est mort, ça fait un moment. Alors vivons nos passions, mais vivons surtout de mort lente avec passion.
Nota bene : Puissiez-vous éviter de vous faire molester par la passion ! Amitiés intangibles de la gloire, la rançon. Par la mort lente et l'humour recouvrez la raison. De sérail en sérail, canidés aboyants, chameaux et bétail, la caravane passant. Souriez volubiles athéniens, l'onde pour les rivaux, le coup d'épée pour l'eau. Illuminés immortels, au firmament des dieux, cercle d'initiés bêlants, la passion vous rappelle au présent.
#gloire #beauté #passion #homère #rançon #apothéose
mastodon : https://ensemblevide.ynh.fr/@hello courriel : hello@ensemblevide.ynh.fr