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La Sainte Croisade du télévendeur juif.

C’était un lundi matin comme un autre, un lundi infecté par la mélancolie de la reprise. Dov, télévendeur à la société Temple Solaire Solutions (TSS), n’avait rien de mieux à faire que de torturer son âme dans cette cage de béton, entouré de collègues à la voix monotone et de murs en faux bois qui sentaient la dépression à plein nez. Si un jour quelqu’un lui avait dit qu’il finirait ses jours à vendre des panneaux solaires par téléphone, il l’aurait probablement noyé dans une flaque d’acide.? L'chaim !

Le lundi matin, le même enfer. Dov était installé derrière son poste de travail, la tête dans ses mains. Le ciel d’Acier grisonnait au-delà des fenêtres en verre trempé, et la pluie fine semblait suinter comme la routine de ses journées dans le call center TSS. Là, parmi des rangées de télévendeurs coincés dans des cubicles, il se battait, à sa manière, pour un futur plus solaire qui remplirait les poches des actionnaires tout en dorant le parachute des ordures privilégiés du dernier étage. Mais ce jour-là, ce fut le début d’un autre combat.?

« Agar dans le désert », Peinture de Camille Corot, 1835, huile sur toile, 2,705m x 1,803m, Metropolitan Museum of Art.

C’était devenu presque insupportable. Chaque appel était un viol mental. Un cambriolage de son esprit, un bombardement de phrases toutes faites sur la “bonté du photovoltaïque”. Oui, il le savait, c’était une bonne chose pour la planète, mais pourquoi fallait-il qu’il doive le vendre à ces gens, à ces ignorants qui de plus s’en foutaient moquaient ? Ils lui raccrochaient au nez, l’insultaient, l’humiliaient pour sa persévérance dans la télévente de produits chinois à bas coût qui ne sauveraient pas le moindre vers de terre de cette pauvre planète en déshérence !

Tout le monde le savait bien : Le crédit proposé pour l’achat et la pose ne dépassait pas le délai d’une garantie bien maigre, qui verrait le retour sur investissement remis en cause par l’obsolescence des dits panneaux et un calcul économique plus qu’hasardeux ! Pour résumé, Dov ne servait qu’à « entuber » de pauvres abrutis hères pensant faire des économies et accessoirement défendre l’écologie de comptoir.?

– ℹ Shabbat greenwhashingue.

Coût des panneaux solaires (bas coût) :

Un système de 3 kW à bas coût peut être estimé autour de €4 500 à €6 000 (installation incluse).

Pour cet exemple, nous allons prendre un coût d’installation de €5 000 (après installation).

Durée de vie des panneaux :

Les panneaux solaires à bas coût ont une durée de vie plus courte (environ 15 à 20 ans voire bcp moins…) comparé aux modèles de qualité supérieure (qui durent généralement 25 à 30 ans sur le papier…voire bcp moins également…).

En tenant compte de cette durée réduite, la dégradation de l’efficacité sera aussi un peu plus rapide. On peut estimer une perte de 1 à 1,5 % d’efficacité par an.

Economies annuelles générées par les panneaux :

Comme les panneaux bas coût auront probablement une production d’énergie un peu plus faible, supposons qu’ils génèrent 2 500 kWh par an (au lieu des 3 500 kWh avec des panneaux de qualité supérieure).

Le prix de l’électricité étant €0,25 par kWh, les économies seront donc :

2 500 kWh × 0,25 €/kWh = 625 €/an

Coût d'entretien et maintenance :

En général, l’entretien des panneaux solaires reste assez faible, mais comme les panneaux à bas coût pourraient nécessiter plus de réparations ou de maintenance sur le long terme, estimons un coût annuel d’environ €200.

Aides fiscales/subventions :

Imaginons qu'il n'y ait pas de subvention ou d'aide fiscale dans ce cas, pour simplifier le calcul. Niet, quoi qu'il en coûte. Niet Niet Niet !

Coût total de l’installation :

Le coût d’installation de panneaux bas coût est estimé à €5 000.

Economies annuelles sur la facture d’électricité :

Économies annuelles : 625 €/an.

Durée de vie des panneaux (15 à 20 ans dans les contes de fées). :

Prenons une durée de vie de 15 ans pour ces panneaux à bas coût (par mesure d'optimisme et encore on est large là…).

Calcul des économies totales sur 15 ans :

Sur 15 ans, les économies totales sont :

625 €/an × 15 ans = 9 375 €

Coût total de l'installation et de l'entretien sur 15 ans :

Coût initial de l’installation : €5 000.

Coût d'entretien sur 15 ans (200 €/an) :

200 €/an × 15 ans = 3 000 €

Donc, le coût total de l’installation et de l’entretien sur 15 ans est :

5 000 € + 3 000 € = 8 000 €

Comparaison des économies et du coût total :

Sur 15 ans, vous économisez 9 375 €, et vous avez payé 8 000 € pour l’installation et l’entretien (en théorie toujours…).

Résultat :

En l’occurrence, l’installation des panneaux solaires à bas coût semble rentable si on les garde pendant 15 ans (Si on voit la vierge ça peut durer plus longtemps). Vous récupérez votre investissement initial assez rapidement, et vous bénéficiez d’économies nettes de 1 375 € sur la période. Cela prouve que, même avec des panneaux à bas coût, l'installation peut être rentable tant que la durée de vie reste correcte (dans ce cas, 15 ans et autant de cierges brûlés à l'autel de la sainte espérance).

Problème si la durée de vie est plus courte (12 ans. tiens, tiens…) :

Si les panneaux ne durent que 12 ans (voire moins, si si, c'est possible), les économies totales seraient :

625 €/an × 12 ans = 7 500 €

Dans ce cas, le coût total de l'installation et de l'entretien (8 000 €) dépasse les économies (7 500 €). Cela signifie que l'investissement ne serait pas amorti si les panneaux ne durent que 12 ans. Vous l'avez dans le cul l'os !

Conclusion :

Si les panneaux solaires bas coût durent 15 ans ou plus, ils peuvent se rembourser et générer un petit profit (Ah bon ? Du profit ? Autant jouer au loto selon moi…).

Si leur durée de vie est inférieure à 12 ans, l'investissement ne serait pas amorti, et la rentabilité serait quasi nulle (et vous aussi).

Cela montre que la rentabilité des panneaux solaires à bas coût dépend crucialement de leur durée de vie réelle, et d’autres facteurs comme l’entretien et les coûts d’énergie. Le calcul confirme que si les panneaux sont moins durables, la rentabilité devient bien plus incertaine. Et ce qui est certain, bande de débiles mentaux mes chers compatriotes, c'est que votre argent vous n'êtes pas prêt de le revoir ! Il a fondu comme neige au soleil. Suicidez-vous comme au temple solaire, c'est tout ce qu'il vous reste à faire !

– ℹ Vous pouvez reprendre Havdalah une activité normale.

Et pourtant… Il était toujours là. Le même hamster dans sa roue, accablé par un zèle chrétien du bien. Si quelqu’un lui avait dit un jour que ce serait ça, sa mission divine, vendre des panneaux solaires par téléphone, il aurait ri en conclave. Un rire jauni, peut-être même un peu larmoyant. Mais il était juif, pro-chrétien, et marié à une bouddhiste. Une configuration qui, au fond, résumait à merveille sa vie : une guerre intérieure perpétuelle.?

Au fond, il n’avait pas tellement de scrupules à vendre ses panneaux solaires. C’était un bien pour l’humanité, non ? Mais qu’est-ce qui le dérangeait réellement, alors ? Ah… les autres télévendeurs ! Ces enfoirés alter-ego qui se permettaient de passer leur temps à le déranger, lui et les autres, le soir après son boulot, avec leurs offres de crédit, d’assurances, de prêts à la consommation. C’était un cercle vicieux. Chaque appel reçu, chaque “Bonjour, je vous appelle pour vous parler d'une offre exceptionnelle”, résonnait comme un coup de fouet dans son âme en peine de berger du Golan. Et ces spams… de panneaux solaires en plus ! Il se demandait si quelqu'un pouvait réellement être plus cynique que lui. Mais peut-être n’avait-il pas encore touché le fond.?

Il se leva pour aller chercher un café et tomba sur une annonce dans le hall de l’entreprise :

« Concours pour l'Emploi du Mois : Qui vendra le plus de panneaux solaires ? Un barbecue solaire dernier cri à la clé ! »

Super, un putain superbe exemplaire de barbecue écolo. Temple Solaire Solutions récompense ceux qui assument leur rôle dans la destruction de l'humanité, l’enfer de la merguez sur Terre !? Mais suicidez-vous bande de tarés profitez de la vie un peu ! Dov n’avait pas le temps de méditer sur l’ironie de la situation. Il s’assit, les doigts glacés sur le clavier, et appela un numéro au hasard. Un numéro inconnu. Il inspira profondément. Il n’avait pas le choix. C’était son travail. Il entonna son couplet le plus vendeur.?

– « Mazel Tov Bonjour, monsieur, je vous appelle pour vous parler d'une offre exceptionnelle de panneaux solaires…”?

Au bout du fil, une voix familière, mais étrangement modifiée. Un grésillement. L'accent de l’autre côté était épais, lourd, comme un message du futur.

– « T’es un fils de pute Jacob ! »

Dov haussait déjà les épaules. Encore un connard insolent qui n’avait rien à foutre cirer des énergies renouvelables, sûrement. Mais alors que la conversation s’envenimait, les mots du client devinrent de plus en plus personnels, de plus en plus brutaux. Il parla de la “domination des entreprises solaires”, de la “tactique de lavage de cerveaux des télévendeurs”. Le ton de la conversation vira au chaos. Mais Dov ne comprenait pas. Qui était ce type ?? Le client, furieux, commença à crier.

– « T’es juste un outil du système ! Vous êtes tous des criminels. Vous vendez des illusions ! Tu sais ce que je vais faire ? Je vais te faire payer, fils de pute Jacob ! Tu vas finir comme tous les autres, un martyr pour les panneaux solaires ! La FATWA sur ta gueule » !? »

Dov, perturbé, commença à ressentir un frisson. Quelque chose n’allait pas. C’était comme si la réalité elle-même se distordait autour de lui. La conversation s’estompa progressivement en un bourdonnement sourd. Il posa le téléphone, écoeuré. Ce n’était pas un simple appel pour faire une vente, une simple coup de fil de courtoisie pour mystifier le chaland. Il venait de se faire menacer par… un autre télévendeur pro Hamas ? Ou bien un cyberterroriste Pékinois pro-pétrole ? Le lobby des agriculteurs enflammés du Gard ? Peu importe. La rage grandissait en lui.?

Tout à coup, la ligne vibra à nouveau. Le même numéro. Il hésita, puis décrocha d’un coup sec, la sueur perlant sur son front…

– « T'es mort, Dov. Cette Fatwa est désormais lancée. T’es la cible. T'es une victime du capitalisme solaire. Tu veux être un martyr, hein ? Tu veux jouer à sauver la planète ? Eh bien, sois prêt à en payer le prix. »

Cette fois, Dov ne riait plus. C’était l’absurde qui le frappait dans toute sa splendeur. Il était la victime, maintenant alors qu’il se sentait « Chutzpah ». Lui, Dov le juif, pro-chrétien, marié à une bouddhiste, devenu un martyr de la cause… solaire. Un martyr des panneaux solaires. Il pensait à sa lointaine patrie, au Mossad, à « so Bibi », à Sobibor…?

Un étrange sentiment de fierté honteuse l’envahit. Il était, à sa manière, devenu ce qu’il avait toujours redouté. Une victime du système qu’il avait lui-même alimenté. Une victime de l’absurdité du monde moderne, où la quête du bien-être énergétique pouvait transformer un homme en scapegoat de l'ironie divine. l’ironie…Dieu.? Mon dieu !

La moitié des collègues éclatèrent de rire, les autres hésitant entre la compassion et le rejet violent. Les impies ! Qu’ils crèvent ! Il fallait tenir au milieu des quolibets. Heureusement il y avait la pause pipi pour craquer discrètement dans les WC du « Mont Sinaï », l’étage du dessus, celui des cadres. Plusieurs fois l’ascenseur lui servit de marchepied vers l’échafaud. Mais à la fin de la journée, il reçut un étrange email : « Félicitations, Dov ! Vous avez été sélectionné pour notre campagne de marketing : Le Martyr du Solaire. Vous êtes notre héros ! »

Il n’en revenait pas. Encore le marketing.

Un martyr ? Moi ? Alors que j’ai rêvé toute ma vie de retourner à Tel Aviv bronzer sur les chaises longues face à la mer pour oublier mes peines en France ? Encore une blague de Libanais…??

Il se leva brusquement de son siège, fit trois pas dans le vide, et, comme dans un délire total, cria à voix haute :

– « Baruch Hashem ! Je vais devenir Nazi ! C’est ça la solution ! Pourquoi me battre pour un futur solaire alors qu'on peut juste résoudre le problème avec une dictature totale, une élimination de l'ennemi…»??

Le silence pesant qui suivit sa déclaration n’était rien comparé à la tempête qu’il sentait en lui. Ce n’était pas de l’antisémitisme, ni de la haine raciale, mais une révolte pure et simple contre l’absurdité d’un monde qui semblait tirer sa force d’un déni absolu des véritables enjeux.??

Ses collègues riaient déjà beaucoup moins. Parce que le délire prenait de l’ampleur et qu’on sentait bien que la personnalité de Dov devenait de plus en plus « borderline ».??

Et ce n’était pas fini, car après cette séance de détente par le cri primal, il alla au bureau de son supérieur pour lui annoncer sa démission, en proclamant, tout en essayant de se donner un air grave :?

– « Je suis désormais un martyr. Une victime du système solaire ! Vous ne pouvez pas me faire taire. Je vais me sacrifier pour la cause ! » ? Et ainsi, sans même s’en rendre compte, Dov devint le prophète en télévente. Il n’avait pas prévu que ce serait l'ironie qui le sauverait, mais en quelque sorte, l’univers avait déjà écrit son destin. Le martyr juif pro-chrétien, marié à une bouddhiste, qui, dans sa lutte contre le capitalisme vert, se retrouvait à incarner, malgré lui, la toute-puissante contradiction de ce monde moderne. Sa décision était prise, il envoya les coordonnées du building de TSS à son contact du régiment au pays. Unité 8200. Dans quelques minutes, il n’y aurait plus à cette adresse qu’un tas de cendres, dont il ne regretterait que les WC sacrés d’un étage désormais condamné.

Il prit sa veste, se dirigea vers la sortie, et dans sa tête, il répéta avec toute la conviction de Moïse sa tablette à la main : « Shalom aleichem ! Je suis le Messie solaire, je vais sauver le monde… ET DEVENIR NAZI ! Tas de cons gens ! »

Nota bene : Il y aurait bcp de choses à dire ce coup-ci et finalement comme hagard, dans le désert, je ne puis m'exprimer sans vous expliquer que non, ni les uns, ni les autres. On me diagnostiquera une insolation sans aucun doute. Et je prendrai un peu de repos loin de tout, sur un transat à parasol au bord de l'eau…Bien à vous.

#insolation #télévente #nazisme #wcsacrés #shabbat #fatwa

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